Proposition d'ajout d'article au règlement du Salon

Estimé Chancelier Fracassor,

Je suis en voyage en Pandarie, comme vous le savez, mais je prends néanmoins le temps de vous écrire à propos d'un sujet, qui a attiré toute mon attention malgré la distance. Il y a quelques jours, j'ai fait parvenir au Salon mon évaluation pour le texte De l'Etat et du pouvoir : le Roy et la noblesse. J'ai appris par la suite via échanges épistolaires que le dit texte avait obtenu la moyenne, ce qui est une excellente chose.

Il s'est également avéré que les deux personnes ayant contribué au dit texte, aient été intégrées ensemble en tant qu'invités consulaires. J'en ai été surprise, car une telle situation n'était pas survenue jusqu'à présent. Et j'ai été encore plus surprise d'apprendre que malgré le caractère exceptionnel de cette situation, ni l'Ordonnateur, ni le Chancelier n'eurent la courtoisie d'en avertir les membres (lors de l'annonce de l'évaluation par exemple). Visiblement, vous avez choisi de mentionner ce fait, une fois l'évaluation terminée, mettant ainsi les membres devant le fait accompli, sans avoir leur mot à dire. C'est probablement un oubli regrettable, car jusqu'ici j'avais toujours été admirative de la politique démocratique d'usage dans la Loge.

Il semblerait qu'aucun article du règlement du Salon ne fasse état de ce qui est autorisé ou non, lorsqu'un texte demandant évaluation est proposé dans le cadre d'une intention d'adhésion au Salon (que ce soit consulaire ou membre interne). Aussi, afin de combler ce manque, moi, Celyan Belqueria, vous soumet ma proposition de loi sur le sujet, que vous trouverez dans les feuillets ci-joints.

On m'a également tenu informée du vote concernant l'établissement d'une antenne du Salon à Hurlevent, pour lequel j'ai donné mon avis. Or à présent, je ne peux m’empêcher de songer, bien malgré moi, au lien éventuel entre l’adhésion des deux membres pour un seul texte et la mise à disposition d'un bâtiment gratuitement, à l'attention du Salon de la part de ces deux nouveaux membres.

J'ai cru comprendre que toute cette histoire a également attiré l'attention d'Ambre et de Monsieur Hawthorn et il est évident que si tant de membres se sentent impliqués (ou pas assez impliqués justement) dans le débat, c'est que la situation mérite toute votre attention et que les décisions qui en découleront, auront sur l'avenir du Salon une incidence capitale.

Je sais que vous en comprendrez les enjeux et que vous serez à même d'apporter un éclaircissement intègre sur toute cette affaire, autant que vous tiendrez compte de la nouvelle proposition du règlement que je propose.

Que la Lumière vous guide.

Celyan Belqueria

*signature entrelaçant un C et un B, agrémentée de gribouillis*

Je vous remercie de nous avoir fait parvenir vos propositions d'articles visant à combler le vide actuel au sein de notre règlement. Je les laisse à l'appréciation de notre Chancelier, qui me fera parvenir bien assez tôt ses intentions à ce sujet. En l'état, elles me semblent parfaitement cohérentes et intégrables à notre règlement.

Il est effectivement regrettable que la confiance de nos membres envers notre organisation soit entachée par un manque évident de communication, ce que j'assumerai en grande partie en mon rôle d'Ordonnateur.

Je rappellerai toutefois à tous que les noms des deux auteurs étaient clairement indiqués en début d'écrit. Il n'est donc possible de reprocher aux candidats un manquement à ce niveau. Le Chancelier et moi-même assumerons toutefois notre erreur au moment de l'annonce de l'évaluation d'entrée qui aurait effectivement dû mentionner cette singularité, évitant sans doute l'étonnement qui s'ensuivit.

Bien conscient des articles que vous mentionnez au départ de votre proposition, j'ai pour ma part considéré au moment de la validation -d'une part- que les recherches du Salon pouvaient être réalisées en commun. Et, d'autre part, que l'évaluation d'entrée dans le Salon portait sur cette même recherche. Ne rendant donc pas impossible à deux candidats d'entrer par le biais d'une même recherche réalisée en commun.

Ne jugeant pas mon raisonnement initial infondé, je me rends à présent compte qu'il demeure contestable, devant la définition imprécise du terme de "recherche" et le manque évident d'une notion "d'écrit" dans l'évaluation permettant d'entrer dans le Salon. C'est d'ailleurs à ce titre que j'ai invité nos membres à faire part de leurs suggestions en la matière, ce que vous aurez fait dans des délais très brefs.

La proposition de location à titre gratuit d'un bâtiment par la Maison Thaddeus Slayer n'est en aucun cas lié à leur éventuelle nomination au sein du Salon. Simplement, en terme de chronologie, il se fait que les deux éléments sont survenus dans des délais proches. Reprocher à notre Chancelier d'avoir communiqué à ce sujet et écarter purement et simplement la proposition me semblent tenir du non-sens. Rien ne permet de définir qu'une proposition avant l'évaluation ou après n'ait pas produit des doutes similaires. Etant libres de réagir à ce sujet, je laisse au maître Thaddeus et à la dame Slayer la possibilité de se manifester.

Je me pencherai prochainement sur le cas de la nomination commune et contacterai les principaux intéressés dans la semaine à venir. Après quoi je proposerai probablement qu'une réunion se tienne en notre Centre à ce sujet.

Septimus Kromann
Ordonnateur

Si pour moi, les règlements par trop pointus sont autant d'occasions à montrer en quoi la législateur, ou rédacteur du dit règlement, a été négligeant en oubliant tel ou tel cas de figure, et par la même permettant d'utiliser une vacuité pour faire comme bon nous semble (illustrant le fameux adage, "la loi n'existe que pour être contournée"), je suis adepte de commandement imprécis lourdement agrémenté de "bon sens" ou "sens commun" ajouté à la tyrannie d'un décisionnaire plénipotentiaire !

Il semble que le vide soit ce qui permis ce qui parait à mon sens une aberration, deux nominations pour un seul texte. Passant sur le fait que ma note faisait que déjà, une nomination ne peut qu'être ressentie comme injustifiée à mes yeux, mais me plie aux lois des votes et notations de tous, dont j'ai peut-être pu bénéficier moi-même, d'ailleurs, voilà qu'on nous propose de invités pour ce ... "document". C'est là un peu trop pour moi. Force est de constater que le "sens commun" n'est pas commun à tous justement, puisque que si certains trouvent évident que de ne choisir qu'un seul auteur, d'autres trouvent logique que si deux auteurs sont déclarés, les deux fussent récompensés. C'est là une question de point de vue et d'interprétations. C'est là matière à discussion. Or la discussion brilla par son absence.

Je ne ferai pas l'affront à notre Chancelier ou notre Ordonnateur que d'imaginer qu'ils puissent avoir été séduits par ces gens exquis, qui savent être gentils, n'en doutons point. Tout comme moi je sais l'être, n'est-ce pas ! Je me permet de noter que ma proposition d'antenne à Algarde qui n'impliquait aucun frais pour le Salon, ni une présence d'aucune sorte mais bien un second "refuge" pour nos ouvrages en cas de drame, ainsi qu'un lieu d'étude pour nos membres de passage n'a pas été même discutée, sans doute de peur, j'imagine, que je fasse main basse sur je ne sais quoi d'une manière qui m'échappe. Imaginez que je puisse me voir dubitatif qu'on se montre traînant quant à ma proposition qui date maintenant d'une saison et que d'un autre coté, on aime à voir dans la mise à disposition d'un bâtiment comme anodine. Je me plais à me dire qu'il en va là de l'urgence de trouver un bâtiment dans la Capitale et qu'il sera toujours temps d'étudier d'autres antennes possible après.

J'en reviens d'ailleurs à ce doute que tous nous préférons balayer. Si quand on offre des fleurs à une dame, elle ne voit là qu'un joli bouquet de fleurs qu'on lui offre sans autres arrières pensées, est-on toujours sûr que l'homme ayant fait ce cadeau était dans les mêmes dispositions ? Et se faisant, accepter le dit bouquet, et offrir en retour un sourire rayonnant de plaisir n'encouragerait-il pas l'homme à renouveler bouquets et autres présents dans l'idée d'obtenir autre chose ? De gagner plus ? Un chaste baiser peut-être ? Et ainsi soit l'air de rien, l'homme aura séduit la belle, soit, au moment de trop, la belle se sentira bien bête d'avoir cru à l'innocence du séducteur, ou sera pire, bloquée par des engagement étant aller bien trop loin sans qu'elle s'en rende compte au départ. Peu importe que la jeune femme eut été innocente au départ, elle aura laissé coïncidences et cadeaux embrumer son esprit.

Comptons, mes amis, que l'esprit et la prudence se fassent ici la part belle. Admettre son erreur avant qu'il ne soit trop tard est une sage décision. S'entêter n'est pas toujours la bonne solution.